Une de mes amies, appelez-là Virginie la magnifique, elle se reconnaîtra, m’a aidé à reconnaître les fleurs qui maculent ma pelouse et l’égaillent de leurs couleurs vivaces.
Ce sont visiblement des narcisses qui minaudent sur ma pelouse abîmée et tentent d’attirer mon attention en jouant les élégantes jaunes et blanches !
Narcisse m’a toujours intéressé à vrai dire. Par pur narcissisme moi qui suis adepte du selfie et de l’auto-portrait. Une vilaine commentatrice m’a d’ailleurs taxé d’être auto-centré dans mes publications ! Ce qui est vrai. Mais je suis Narcisse doublé de Groucho et il me semblait que ça compensait ! Le rire remet le narcissisme à sa place : celle du grotesque.
On ne le dit pas assez mais Narcisse est un être inquiet. Il est amoureux de son reflet, certes, mais est ce que son amour survit à une crise d’acné ?
Narcisse, quand il se réincarne en fleur, a une reproduction asexuée. Il ne connaît pas la douceur de la polenisation, cette sexualité frivole des fleurs qui les poussent à essaimer et à ensemencer leur voisinage des près ou des forêts. La Narcisse, elle, s’autofeconde et bourgeonne à l’intérieur même de son bulbe ! C’est un peu comme si vous, les garçons, aviez une fécondation intra-testiculaire en somme. Je n’ai pas trouvé mieux comme image. Le fétus se développant dans les bourses. Jusqu’à éclosion. Un processus nécessairement douloureux. Peu valorisant même pour un Narcissique.
Bref il n’y a pas de quoi jouer les fiers Narcisses mais plutôt de plaindre le brave homme condamné à n’aimer que lui par la vilaine Némésis. Ce qui rime avec Phimosis. Qui n’a rien d’une déesse je vous l’assure.
Narcisse mon ami, viens-là dans mes bras, toi l’incompris. On se moque de toi alors qu’avec tous ces malheurs sur toi on devrait te plaindre à chaque fois.
PS : j’ai placé ici une double photo de Narcisse : la narcisse de pelouse. Et le narcisse à regard de cocker. Le premier modèle s’offre en bouquet. Le deuxième, en tige dressée. De préférence dans un vase.