dimanche 26 janvier 2014

VIRAGE OU GRAND TOURNANT ?




Politique de l'offre ? certains d'entre nous se disent pourquoi pas ? d'autres crient à la trahison et au reniement.

je préfère y voir d'abord un virage :

Virage politique et économique tout d'abord, car la politique de l'offre n'a jamais été abordée dans le discours du Bourget, qui reste de l'aveu même de François Hollande sa référence majeure en terme d'engagements et de cap politique. Est ce la prise de conscience que les emplois d'avenir et le contrat de génération, deux des mesures phares de ce début de quinquennat, ne suffiront pas à inverser la courbe du chômage durablement ? peut être.

Après le Crédit Emploi Compétitivité, première mesure importante destinée à améliorer la compétitivité des entreprises françaises et dont le cout est évaluée à plus de 30 Milliards d'Euros sur le quinquennat, le pacte de compétitivité est la deuxième mesure phare à destination des entreprises :

La terminologie interroge collectivement comme le contenu du pacte, encore flou :

Employer le terme de "charges" quand on parle en fait de "cotisations sociales" provoque évidemment des frissons dans le dos de bon nombre de socialistes qui auraient préféré l'emploi d'une autre rhétorique.

Combien coutera cette mesure ? Certainement beaucoup aux familles, si ce sont les cotisations familiales aujourd'hui payées par les entreprises qui sont diminuées nettement. Deux choix s'ouvriraient alors : Compenser les baises de cotisations familiales, et dont la perte de ressource induite pour le financement de notre politique familiale, par une réforme des allocations familiales. Autre solution, prévoir un autre mode de financement, plus nettement axé sur les salariés ou les ménages :

Dans les deux cas, à l'heure où notre courbe démographique, une des plus hautes pour l'instant d'Europe, donne de légers signes de ralentissement, le choix économique fait par François Hollande parait comme particulièrement audacieux, car c'est évidemment un choix à risque qui pourrait impacter bon nombre de ménages si la baisse des cotisations familiales au niveau des entreprises était doublée par une baisse du montant des allocations familiales versées lou une hausse des cotisations salariales et/ou des taxes.

"Grand tournant" libéral alors ? Il est encore trop tôt pour en juger mais la question mérite à ce stade d'être posée :

Sans "grande remise à plat" fiscale, qui concernerait tant les ménages que les entreprises, qui irait vers plus de progressivité de l'impôt et une traque sans pitié de la fraude fiscale (qui représente 80 Milliards en France environ et 1000 milliards dans l'Union Européenne), le bilan du quinquennat socialiste à venir aurait trop tendance à ressembler à une politique Blairiste en mode "troisième voie". Entre une politique budgétaire restrictive et une politique de l'offre maximaliste, difficile de retrouver là une voie réellement "socialiste" de la gestion de l'économie.

Au delà des inquiétudes ou des interrogations, une leçon de relativisme historique s'impose cependant :

Prêts à changer de cap ? les socialistes le sont depuis 1983. Convertis aux logiques de marché ? les socialistes le sont depuis Michel Rocard. Pragmatiques ? ils le sont depuis Lionel Jospin.

Peut être sommes nous en fait tous devenus depuis longtemps socio démocrates à notre corps défendant.

Mais nous réveiller socio-libéraux dans 3 ans nous laisserait sans doute stupéfaits et peut être défaits si ce quinquennat n'aboutissait à aucuns résultats majeurs sur le front de l'emploi, si la gauche échouait en employant une méthodologie de réforme qui ne lui ressemble pas.

Restons donc vigilants sur les contreparties qui seront à obtenir des entreprises. Restons ambitieux sur la politique de remise à plat fiscale. Restons raisonnablement confiants sur les résultats à attendre de cette politique.

Tachons donc de rester socialistes quoi qu'il en soit. Car le socialiste ne se construit pas seulement depuis l'Elysée.

Amitiés

Boris FAURE
1er secrétaire fédéral
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dimanche 12 janvier 2014

Chers camarades, Chers amis,

je  souhaite à toutes et tous mes meilleurs voeux au nom de l'équipe fédérale.

En ce début d'année un compte à rebours s'est déclenché avec pour terme le 25 Mai.

Notre fédération, ses sections et militants seront mobilisés  pour faire de cette double échéance, locale et européenne, une victoire pour les forces de gauche présentes à l'étranger : Sur les élections consulaires, où nous ferons le pari de la proximité dans des campagnes de terrain menées à chaque coin du monde, où l'objectif commun sera de faire progresser la gauche dans le nouveau système de représentation de nos compatriotes pour garder une majorité de gauche au Sénat.

Sur les élections du parlement européen, où nous veillerons à porter haut les valeurs d'une Europe démocratique et solidaire face à l'alliance des égoismes nationaux et des extrémismes xénophobes.

Nous devrons créer une dynamique électorale pour faire reculer dans les urnes l'abstention qui demeure notre principal adversaire.

Durant cette année, le socialisme de la responsabilité et du courage sera à l'ordre du jour :

Pour que le gouvernement et les parlementaires continuent à s'atteler au redressement des comptes publics comme à la justice fiscale et sociale, à la réussite de la réforme de l'école, et à l'inversion de la courbe du chômage par la création d'emplois.

C'est la fermeté sur notre socle de valeurs progressistes et républicaines qui nous permettra de triompher collectivement des menaces du racisme et de l'antisémitisme dans une époque et un monde troublés par le déferlement d'un ultra libéralisme sauvage ayant pour conséquence l'accentuation des replis identitaires.

C'est un socialisme inventant de nouvelles régulations et de nouvelles solidarités au niveau européen et mondial, c'est la promotion d'un idéalisme réaliste, "ouvert à l'économie de marché, mais luttant contre la société de marché" (Lionel Jospin), qui sera porteur d'espoir pour tous.

A l'occasion du centenaire du déclenchement du tragique premier conflit mondial de 1914, sachons nous rappeler en permanence que les seules batailles perdues sont celles que l'on refuse de mener, et qu'il n'est de biens communs plus précieux pour l'humanité que la Paix et la Fraternité.

Bonne année 2014

Amitiés socialistes

Boris Faure
1er secrétaire de la fédération des français de l'étranger du PS (FFE-PS)