samedi 17 avril 2021

Je crois que j’ai foiré la réunion de la gauche !

Bon. Ça a foiré. La gauche se réunissait chez moi ce jour. Et je dois le dire honnêtement : ça a foiré sévère.


Tout allait bien jusqu’au moment où Olivier Faure a demandé un thé. Je me précipite dans la cuisine. Je ramène la tasse. Jadot mate l’étiquette. C’était pas du thé bio. Il commence à me sermonner. Me demande si j’en ai quelque chose à faire des petits enfants dans les champs de thé indiens. Olivier Faure voyait son thé refroidir pendant le sermon. Hamon pendant ce temps là, ce gros degueulasse, il bafrait son kebab froid ! Oui celui de la photo ! Le fameux Kebab aux 50000 like. Il en fichait partout. Et Hidalgo se retrouve avec un morceau de viande de mouton sur son tailleur. Elle se lève l’air courroucé. Et là t’as Lacroix qui veut faire le malin et qui lui dit, comme ça, « ça sera toujours moins degueulasse qu’à Paris ». L’hallu quoi ! Lacroix. Le mec qui est le Jack Sparrow de la politique,  à la tête d’un parti fantôme à la pirate des Caraïbes. Qui se permet ça !! 


Là t’as Brossat qui se lève. Brossât levé il est encore aussi petit que Lénine couché dans son mausolée. Brossât il dit « le mur est tombé depuis des lustres on pourrait pas manger des macarons hein ? Tant qu’à être convertis au capitalisme autant se farcir de la bonne pâtisserie ? On réfléchira mieux le ventre plein »


Là personne ne comprend si c’est du lard ou du cochon. Du coup t’as un mec que personne ne reconnaît sur le coup (Bayou un mec qui filerait des complexes à un mouton niveau frisettes) qui pose la question « c’est du lard ou du cochon camarade ? »


Et coquerel qui est assez tatillon sur les histoires de Ramadam et de Musulmans, il tique fort. « Du cochon en période de Ramadam? Je m’en vais boire de l’Evian de mon côté  »


Moi j ouvre des bouteilles de blanc car on boit pas d’Evian en Belgique, et Brossât me réclame du rouge pendant que Coquerel lui fait un bras d’honneur dans le dos. Coquerel est pas courageux et Brossât c’est quand même un con non !? Mal élevé on dirait un mec de droite sarkozyste. 


Olivier Faure il avait entamé son thé froid par petites gorgées histoire de se faire un peu oublier et Hamon proposait les frites froides de son kebab à qui en voulait. Genre « je fais le généreux moi » 


Hidalgo elle a beau être une fille d’immigrée c’est pas pour ça qu’elle accepte de rester à table avec un mal élevé.


Donc elle se barre. Renverse ce qui reste du Kebab de Hamon qui s’accroche aux trois frites froides qui avaient pas valdinguées par terre. Tu me diras à trois pour-cent on s’accroche pour retrouver la frite c’est normal. 


Gluckman venait juste de finir son exposé savant avec des équations au tableau, une citation de Kant et trois d’Hegel (faut être costaud pour placer trois fois Hegel face à Hamon et ses frites moles)  pour expliquer au final que pour sauver la gauche il proposait que Place Publique prenne le Lead et que finalement on le suive. Sans la ramener. 


Personne n’avait écouté. tout le monde trouvait ça prétentieux et chiant. Du coup Brossât et Coquerel qui étaient en train de se battre cessèrent de se mettre sur la tronche car un espace de parole venait de se libérer...


Bilan : quand tu invites la gauche à table, pas la peine de t’emmerder à servir des macarons, quelques tartes (dans la tronche) suffisent...


dimanche 4 avril 2021

À Pâques la célébration du désir et de la création tu imagineras

 « A Pâques la célébration du désir et de la création  tu imagineras »


Je suis heureux de vivre dans un monde créatif où existent Naomie Watts dans Mulholland Drive et Edouard Louis le Chti’ de Picardie. Le fantasme ou la réalité ? Les deux votre honneur. Aimer la culture c’est ne pas avoir à choisir entre ces narrations que tout semble opposer. 


David Lynch parle dans chacun de ses films d’un monde qui n’existe pas. Ou plus précisément d’un monde qui n’existe que dans nos rêves. Hollywood en est la représentation la plus éclatante. Cinéma miroir de nous-même. Un monde avec ses symboles et sa propre grammaire. Des clés qui ouvrent des boites magiques, des nains fantasques, un couple de starlettes lesbiennes correspondant à tous les clichés hétérosexuels, des monstres tapis dans l’ombre, des figures maternelles perverses, de la bizarrerie à tous les étages... la caméra de Lynch célèbre Éros et Thanatos dans le cabinet de psychanalyse d’une salle obscure. 


Le monde d’Edouard Louis semble exister davantage comme dans une enquête de terrain sociologique. Il est le fruit d’une dissection. Le stylo de l’écrivain devient scalpel. La domination sociale est écrasante, s’en libérer est le fruit d’un combat ou d’un geste créatif puissant. Le jeune gay issu d’un milieu ouvrier violent trouve dans les mots une planche de salut, s’équipe d’un Arsenal théorique et littéraire (Didier Eribon et Annie Ernaux) et renverse l’ordre des dominations. Dans « Histoire de la violence » il dit un viol qui n’a pas été jugé comme tel par la Justice. Il impose donc sa réalité contre la réalité judiciaire. Comme si le dominé devenait dominant à son tour.


Edouard Louis parle de convergence des luttes entre les gays et les femmes dans son dernier livre (que je n’ai pas encore lu mais dont parle la presse abondamment) participant d’un nouvel avatar d’intersectionnalité. Ça fatigue un peu présenté comme cela. Edouard Louis je l’aime mais il me fatigue aussi. 


Lynch lui s’enferme visiblement dans une approche de plus en plus meditative et allumée du monde. 

David Lynch je l’aime mais il me fatigue parce que ses films parfois c’est quand même n’importe quoi. 


Il faut pardonner aux créateurs qu’on aime. 


La vraie convergence des luttes c’est celle qui fait exister la culture et ses expressions contre toutes les contraintes sociales ou personnelles. Voir les seins dressés de Naomie Watts et imaginer le stylo dressé sur la page blanche d’Edouard Louis.


À Pâques la ressurection du désir et de la création tu imagineras.