dimanche 28 février 2021

J’ai raté mon test PCR j’ai raté ma vie


J’ai aperçu le mel de mon docteur. Le résultat du test PCR ! À portée d’un clic ! Évidemment j’étais excité. Notre génération n’avait pas connu la guerre. Mais je l’aurais enfin ma grande épreuve personnelle. Enfin une vraie chance d’attraper la Covid ! Enfin l’occasion d’être éprouvé dans ma chair et peut être dans mes poumons brûlés, enfin l’occasion de mourir un peu et de survivre à la fin. Je tenais enfin le grand sujet du grand roman que je rêvais d’écrire : la Covid et moi, une rencontre sans troisième type.


 J’ai cliqué. J’ai vu. Et là c’était négatif. 

Négatif ! Pleins d’images ce sont bousculées dans ma tête. Comme un retour du refoulé. Comme si mon psychisme avait du reflux. J’avais raté quelque chose, j’avais raté ma vie : 


Comme la fois où Mylene m’a refusé un deuxième slow au bal du lycée 89. Un slow qui aurait été probablement conclusif ! Et que Cedric Derwel est venu cueillir un baiser sur ses lèvres. C’était sur du Phil Collins. « Another day in paradise ». J’avais été exclu du Paradis à coup de pompes !


Je n’avais pas la Covid. 


On allait se rire de moi. J’avais annoncé partout que ma gorge me grattait, que j’avais les articulations en marmelade, que ma bouche était pâteuse ! J’avais tout pour le réussir mon test.


Ça m’a rappelé cette fois où, au volant d’une petite auto rouge, j’ai traversé trop vite à un carrefour sans regarder vraiment, confiant, presque accélérant, et que l’examinateur sur le siège d’à côté m’a observé comme un filet de Merlu à qui on aurait donné un volant. Fichu le permis. Fichu ma vie. Ça allait sentir le merlu pas frais pour les années qui venaient. 


J’ai relu le mel trois fois. Même s’il n’y avait qu’une ligne écrite en gras. Négatif au Covid.


L’héroïsme me serait bien allé. J’aurais écrit tous les jours une chronique covidée. J’aurais frisé les 500 like, ce graal trop rarement atteint, en annonçant mon admission en réanimation. Un lieu pourtant familier où j’ai laissé les bouts de casque qu’on m’a désincarcéré du cerveau. 


Mon agression une des rares choses que j’ai vraiment réussie. Quand j’étais face à Lea Salamé je peux vous dire que j’ai pensé à vous. Je savais que c’était le rôle de ma vie que je tenais là : agressé éclopé. Sur Inter ils en voient des malheurs. Ils en tendent des micros à des malheureux. Mais quand ils m’ont offert un café la main tremblante après l’interview  j’ai su que je les avais marqués. Qu’ils s’en rappelleraient de l’histoire du casque volant rencontré malencontreusement rue Broca.


J’étais fier. Mais ça n’a pas duré. Même la cicatrice sur mon crâne est moins visible désormais. J’ai quelques dommages neurologiques. Certes. Qui m’obligent à prendre la plume pour m’epancher le matin sur facebook. Mais rien de très visible. Pas de quoi réellement pavoiser.


Alors un Covid dans ces circonstances essayez de me comprendre : j’y tenais. Comme à la prunelle de mes yeux et à la quenelle de mes œufs. C’était une deuxième chance ! Une session de rattrapage de gloire ! 


J’ai raté mon test au Covid. Je suis vivant. Mais je me sens moins bien vivant qu’avant. 


J’ai raté ma vie je reprends ma longue nuit. Celle de l’anonymat qui dure longtemps. Laissez moi cuver mon épidémie en paix. J’ai choisi l’oubli. Je m’en vais. Covider ailleurs.

samedi 27 février 2021

Comme dans un cluster Fitzgeraldien



Je suis peu à peu dépité. J’attends le résultat de mon test PCR plus courbaturé que ma grand-mère arthritique. J’ai la bouche aussi sèche que le capitaine Haddock après une cure de désintoxication au Whisky. Et une seule question demeure : quitte à l’avoir où l’ai-je attrapé et dans quelques circonstances ? Car quitte à avoir la Covid autant que ça vaille le coup, non ?? Autant s’en payer une tranche ! Genre fête techno boueuse et sublime en Bretagne (sublime n’est peut être pas le qualificatif le plus indiqué, certes)...


Tiens, Hier je regardais « the great Gatsby » avec Leonardo le capre idiot (comme dirait mon correcteur automatique).


Et bien, en ce temps là, dans les environs cossus de New-York, on savait vivre ! On savait les organiser les Clusters Magnifiques ! Et voilà que tout le monde buvait dans les mêmes coupes de champagne, et voilà qu’on se roulait des galoches sans avoir à se présenter avant - Arbeit ! - le test autorisant une exploration buco - buccale respective. Et voilà que ça plongeait nu dans des piscines chauffées et que tout le monde gigotait jusqu’au petit matin au son du Foxtrot en robe en lamelle et en smoking impeccable (comment font ils pour ne pas avoir de grosses auréoles après 6h de Fox trot ??) 


Ah les Clusters à la Fitzgerald ça assurément ça avait de la gueule !


Et moi en revanche, si je l’ai, mais je l’aurais attrapé piteusement comment ?


Dans un cluster à la caisse de chez Carrefour parce qu’il me manquait des navets et des radis pour le dîner ?


Dans mon parc famélique où je regardais un chien crotter en me rapprochant trop près de son propriétaire enrhumé ? 


En faisant réviser les maths a mes enfants revenus de l’école la morve au nez ?


Et vous trouvez ça Fitzgeraldien vous ?


Moi aussi je veux un Cluster Magnifique ! Faites en effort braves gens, amis dévoués...


Je compte sur toi mon ami Julien Dray toi qui fut un fetard émérite en plus d’un politique visionnaire, invente nous un cluster idyllique stp !

jeudi 25 février 2021

Les maladies honteuses ou la distinction sanitaire

 « Les maladies honteuses ou la distinction sanitaire»


Ce matin je me suis levé courbaturé, une légère fièvre au front, les yeux plus collés que d’habitude. J’essayais d’osculter mon cœur à l’oreille. Pour un peu je l’aurais senti déréglé battant une cavalcade annonçant un mal sournois. 


J’étais fier de moi. Je me suis dit tout de suite « je l’ai enfin, le Covid » en me rappelant que le Covid c’est féminin et que c’est devenu très commun.


Aujourd’hui pour se distinguer, comme dirait Pierre Bourdieu, la Covid ne suffit plus. Bien sûr une fièvre Ebola serait plus indiquée. Cela provoquerait une évacuation de mon quartier. Avec un peu de chance l’armée belge serait convoquée pour verrouiller la ville. Même si bien sûr invoquer l’armée belge fait déjà un peu farcesque. Et manque aussi de panache. Ebola à Bruxelles c’est comme mourir d’une indigestion au Biafra c’est peu commun et à la limite du crédible. Pour bien se distinguer il faut quand même être cru. 


Je faisais certainement fausse route sur le terrain de la distinction sanitaire. 


Alors j’ai songé plus grand, plus vaste, plus fort, plus poétique. Je suis tombé sur le dernier Jean Teulé. Oui le grand mec de l’assiette anglaise qui fait des livres et qui a toujours une salade frisée flapie en guise de chevelure. Donc son dernier livre parle de Baudelaire et aussi de sa syphilis. Voilà ! c’était là qu’il fallait s’aventurer, chercher les fleurs du mal à la racine de pissenlits, convoquer les chrysanthèmes par bouquet : ce matin je décidais donc de mourir de la syphilis de ce pas. Ça vaudrait formidable distinction sanitaire ! 


Bien sûr le plus drôle dans la syphilis c’est quand même quand on l’attrape. Une maladie honteuse comme celle là ça sent la fornication crispée  dans une ruelle sale, les amours tarifés avec une fille de mauvaise vie a tendance non abolitionniste.


Manque de pot, dans mon quartier bourgeois et propre sur lui, où toutes les dames vont à la messe avec componction, où la virginité se garde comme un petit plan d’épargne, va trouver une bonne gagneuse infectée et disponible dans une discrète rue retirée et mal balayée...


Je ne pouvais pas appeler les labos universitaires pour quémander une maladie tropicale, un mal terrassant qui m’emmènerait au cœur des ténèbres et aux portes de l’indicible pour mourir tel un vulgaire hamster de laboratoire d’une fièvre Schpountz ou d’une variole variée à tendance vitreuse. 


Faire le tour des cliniques universitaires m’amènerait plus sûrement à attraper une islamo-gauchiasse fort répandue empêchant par la même toute distinction de la populace des infectés de l’université. 


C’est le cœur lourd que j’ai donc renoncé à ma distinction sanitaire. J’ai regardé la glace l’œil inquiet. Il faudrait quand même que je songe  à soigner cet acné résiduel qui m’empêchait vraiment de me distinguer au plan cutané .




mercredi 24 février 2021

Je suis Marguerite Duras


 « Je suis Marguerite Duras »


Ce matin je me lève sur India Song. Quand je me dis que je me lève je vous baratine un peu. Je me suis tapé une insomnie carabinée. C’était deux heures. Je regardais le plafond. Même pas une mouche à observer. Je me disais « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire du reste de ma nuit et que faire du coup du reste de ma vie » ? La réponse m’est venue vers 4h32. J’ai décidé d’être Marguerite Duras. 


Parce que d’abord  le col roulé c’est seyant. Et que même si février vous semble un printemps mars sera d’un froid tenace qui angine le cou sournoisement.


Duras elle écrivait des phrases insensées. Que j’écris de mon côté sous hypnose ou en pleine crise psychotique. Genre « elle était là. Courbée sur lui. Elle était là. Ça sentait la mort au rat sur le Gange. Elle sentait aussi sous les bras. Courbée sur lui par son désir mort au raz »


Je pense donc légitimement pouvoir écrire un nouveau roman de Marguerite Duras sous hypnose.


Duras il paraît qu’elle avait un caractère abominable. Elle engueulait sévère Yann Andrea  son jeune amant qui devait vraiment l’aimer beaucoup pour supporter cette Mégère à lunettes. 


Moi bien sûr je vais devoir me forcer un peu pour entrer dans le rôle. Car niveau caractère je suis quand même une crème. De celles qu’on reprend au dessert, onctueux, gentil, qui glisse sous la dent. Oui je parle toujours de mon caractère. Les épithètes vous semblent peu adaptés mais c’est parce que je fais du Duras.


Puis je suis capable moi aussi de tourner un film à Bruxelles par exemple dans mon jardin et de faire croire que ça se passe en Inde et qu’un consul est amoureux de la femme de l’ambassadeur et que ça joue du piano douloureusement. J’ai une voisine allemande avocate. Je suis sûr qu’elle serait une delphine Seyrig acceptable. Je me donnerais le rôle du consul ce qui serait la partie la plus délicate, être  acteur et réalisateur c’est sûr c’est dur à assumer. Je ferai peut être appel sinon à Fabrice Etienne qui a fait le consul à Calcutta lui aussi et que comme c’est vrai il pourra rentrer facilement dans le rôle. 


Ce qui me rassure dans toute cette histoire c’est que Duras on l’a jamais suffisamment dit : C’était un homme. Elle avait joué tortue géniale dans un manga japonais avec Sangoku. Ils l’avaient choisi au physique. 


Je vais rentrer facilement dans le rôle. Petit rond myope. J’ai toutes les  qualités. Puis j’écris un peu n’importe quoi et parfois ça donne un bon résultat. Je suis Duras donc. Voilà.

mardi 23 février 2021

Daft Punk : les hommes aux casques sont morts. Youpi


Depuis l’été 2017 et ma rencontre fortuite avec un casque volant, je me méfie des hommes casqués croisés dans la rue. 


Ces Daft Punk là je les avais donc à  l’œil depuis longtemps. 


Ils faisaient rien qu’à m’énerver depuis une vingtaine d’années ce qui nous rajeunit pas, nous qui avons avec eux dodeliné de la tête en regardant un chien à grandes oreilles se promener nonchalamment dans la rue sur une musique rythmée et séminale (le mot séminal ne veut pas dire grande chose à vrai dire mais pose tout de suite une crédibilité de critique musical de première bourre). Ils sont apparus comme ça les Daft Punk. En 1997. A l’époque de mon service militaire. C’est dire si ça fait longtemps. Le chien avait curieusement la tête d’un de mes profs de science politique que je venais de quitter pour dix mois afin d’aller astiquer les toilettes à la brosse à dent « pour devenir un homme » (qui disaient). L’égalité homme femme s’arrête à l’entrée de la caserne. L’élégance et le bon goût aussi. Ce prof a la tête de Chien avait toujours la truffe humide, un poil court et raz et de la bave aux lèvres. Je ne me rappelle plus de son nom mais je suis certain qu’il avait servi de modèle au chien des Daft Punk parce que lui aussi il dodelinait de la tête en cours comme si son appendice cérébral trop rempli devait être agité mollement afin d’en ranger le contenu à chaque fois qu’un étudiant Crétin - et nous l’étions tous- l’interrogeait sur le présidentialisme sous la 5eme. 


Rétrospectivement ce clip a tête de chien était indigne. Il était une insulte à un membre éminent de l’université française. Même pas islamo-gauchiste. Car le concept n’existait pas en 1997. On aurait du comprendre que l’université allait souffrir pour plusieurs décennies. Ce clip l’annonçait.


En 1997 j’avais un succès modéré avec les filles. C’est à dire que le succès venait vers moi avec modération. Je rêvais d’infirmières lubriques, comme tout étudiant en médecine qui se respecte, manque de peau/pot je faisais mon service militaire et c’était plus dur à trouver.


Un jour à télé, au mess de la caserne, j’ai aperçu la tête des Daft Punk. Ils avaient ôté leur casque. C’était avant le succès on voyait encore leur trogne. Et bien c’était deux beaux gosses ! Et là je me suis dit : la vie est mal faite. Les gars se trimballent avec un casque sur la tête pour pas qu’on les reconnaisse alors qu’avec leur minois ils pourraient en choper des infirmières lubriques en discothèque ! 


Moi aussi j’avais un casque. Mais il me couvrait pas le visage. Et là le sergent Poilaudos - c’était un surnom il s’appelait Poilto en vrai- on pouvait pas le prendre pour une infirmière et surtout pas de dos (poilu).


Daft Punk, au fond, c’est deux mecs avec des casques si bien astiqués que tu te dis qu’ils pourraient commencer une nouvelle carrière chez Fée du Logis ou toute autre marque de détergent ou de récurrent s’ils cherchent une nouvelle activité.


Bref, ces deux là sont morts désintégrés hier. Ils ont  pas raccroché le casque. Ils l’ont fait voler en fumée.


J’ai peur d’ordinaire quand je vois un mec casqué. C’est vrai. Ma cicatrice me gratte à chaque fois que j’en croise un. Mais en les croisant eux c’étaient mes pieds qui me grattaient et il fallait d’urgence aller les traîner sur un dance floor. Pour se transformer en chien à la langue pendue et bavante devant cette musique séminale (l’usage de ce mot à deux reprises marque ici la fin de cette chronique que certains courageux auraient aimé plus longue et plus nourrie Comme une langue chargée d’un étudiant en science politique après une nuit de danse arrosée de whisky coca - la quête de l’infirmière lubrique en discothèque est sans fin)

lundi 22 février 2021

Y a plus de saison et plus d’islamo-gauchistes non plus


C’était mieux avant. En février il faisait froid et on allait au ski. À notre retour à la maison comme on avait pas été cambriolé on fêtait  ça dignement : On organisait une raclette party géante en invitant tous les voisins. On mettait les rallonges à la table. On glissait les cartons d’invitation dans les boites aux lettres des maisons voisines. Les enfants dessinaient des cœurs sur les invits’. C’était joli. Du coup le jour J Ça sentait fort le fromage fondu dans tout le pâté de maison. J’achetais 3 kilos de charcuterie en pensant qu’il en resterait un peu pour le lendemain. Que nenni. Même pas une vieille peau de saucisson à mâchouiller. Les voisins avaient un bon coup de fourchette. 


En ce temps là il faisait froid l’hiver, J’étais islamo-gauchiste et j’étais fier de l’être. Je pensais que tout le monde avait droit à la raclette et à la charcuterie. Même mes voisins musulmans qui habitaient la petite maison d’en face, que j’invitais chaque année et qui refusaient poliment mon invitation. Je ne comprenais pas pourquoi. Le fromage fondu sur la charcuterie c’est peut être pas de la grande gastronomie mais c’est d’une grande convivialité. J’insistais pas. Mes voisins musulmans ne savaient pas ce qu’ils perdaient. J’étais triste pour eux. Je les sentais un peu victimes. Victime de la malbouffe. Ou du Vegan-arianisme. Il se privait de bonnes choses et c’était parfaitement injuste. Être islamo-gauchiste c’est penser qu’on devrait pas priver un musulman de raclette. Et que si on le fait c’est cruel. Que c’est encore un coup de la race blanche et des mâles dominants. 


Mon voisin albert qui a fait l’Algerie et qui s’en est jamais remis, m’a dit que j’étais con d’inviter ces gens-là à ma raclette party. Qu’ils étaient pas comme nous. Que les inviter ne me rapporterait que du malheur. D’ailleurs mes voisins musulmans m’ont amené quelque temps après des gâteaux très sucrés pour me remercier de mon invitation qu’ils n’avaient pu honorer. J’osais pas leur dire que j’aime pas les pâtisseries. Quel malheur ! J’en ai mangé un peu par politesse puis j’ai fait disparaître discrètement  les autres biscuits fourrés dans trois épaisseurs de sac poubelle au cas où ils auraient eu l’idée de vérifier dans les déchets si j’avais bien tout mangé. 


Mes voisins musulmans du coup m’en ont rapporté un plat entier. Pensant me faire plaisir. Pensant que j’avais tout mangé. 


Mon voisin albert quand il a vu ces pâtisseries chez moi il m’a dit : «  et bien boris, je savais déjà que t’étais de gauche mais là on à touché le fond. T’es carrément islamo-gauchiste ! » 


J’étais fier au fond de moi. Fier d’être un islamo-gauchiste. Fier de faire semblant de manger des gâteaux trop sucrés au nom d’un cosmopolitisme patissier, fier d’inviter mes voisins musulmans pour ma raclette en me disant que même s’ils n’étaient pas amateurs de saucisson d’emblée qu’ils pourraient sûrement se régaler si ils apprenaient à y goûter. Que la charcuterie c’est de gauche finalement. Et qu’il faut respecter les choix alimentaires  de chacun tant que c’est autour d’une bonne raclette arrosée de vin blanc. 


Je suis un islamo-gauchiste complexé maintenant. J’ai écouté Frederique Vidal, ça m’a déprimé. J’ai compris qu’être islamo-gauchiste et rêver de convertir à la raclette la terre entière c’était mal. Je suis pas chercheur à la fac, c’est vrai. J’aurais pas du le prendre pour moi. De toute façon, chercheur, chercheur,  à part un étudiant dénutri oublié sous un banc poussiéreux qu’est-ce que tu veux bien trouver à la fac ? 


Frédérique Vidal je trouve qu’elle a la tête de Garcimore qui aurait avalé trop de raclette. Ça m’a rendu triste. 


Quand je pense à ça ça me fait penser que mes voisins musulmans se privent de de plaisir là. La raclette. Le vin blanc. La charcuterie. Et c’est plus fort que moi. Je veux les sauver. Le goût du fromage fondu sur un jambon de parme bien rouge je crois que ça devrait être offert à tout le monde d’en profiter.


Je suis un islamo-gauchiste. Un des derniers. Y a plus de saison. Mon cardiologue me dit que La raclette c’est pas bon pour ma santé. Et je crois que les derniers islamo-gauchistes de ma race sont en train de s’éteindre. Merde alors. Tant qu’on m’oblige pas à avaler ces gâteaux secs et sucrés.... là ce serait le comble !


mardi 2 février 2021

Lire d’une oreille

 « Lire d’une oreille  »


Ma mère est devenue aveugle voilà deux ans et demi. Elle ne lit plus les livres. Elle les écoute : 


Lire d’une oreille. Entendre des voix dans sa tête. C’est son quotidien. Je veux croire que dans le noir elle voit de la lumière. Celle des auteurs, des conteurs, celle des montreurs de monde et bâtisseurs d’univers que sont les écrivains. Ils peuplent sa solitude. Ils sont bavards et rieurs, émotifs et tempétueux parfois. Ils sont ses compagnons dans le noir. 


Nous qui lisons tous les jours, nous qui aimons qu’on nous raconte des histoires, nous aimons avec les yeux. 


Lire c’est aimer le monde plus fort au point d’en découvrir tous les jours de nouveaux.


Apprenons à lire avec les oreilles, avec le cœur. 


Il y a tant de livres que je parcours distrait, lecteur avide, lecteur pressé. Des livres un peu gâchés et que je n’ai pas su écouter.


Je vous écris et j’ai un livre sur les genoux qui attend, patientiemment,  que j’ai fini de rédiger ces lignes. 


Une petite voix en sort qui me dit, ouvre moi, fais avec moi ce voyage qui te mènera au cœur de mes pages, au cœur de mes secrets que je vais dévoiler pour toi. 


Ma mère n’est plus sur facebook. Mais je suis sûr que de son sud natal elle entend peut être aussi cette voix. Je lui offre souvent des livres audios. Je ne suis pas un fils parfait. Mais je suis un fils qui aime avec les livres. 


Bonne journée à toutes et tous 


Photo prise en banlieue Lilloise vendredi dernier vers 16h30