vendredi 15 octobre 2021

Coups de casque - après le report et visionnage des vidéos surveillances

 « Coups de casque... après avoir vu les vidéos surveillance»


Il faut donc cinq ans pour juger de deux coups de casque sous la présidence d’Emmanuel Macron. La prochaine fois que je voterai pour un candidat au  deuxième tour pour faire barrage à l’extrême-droite je lui demanderai au préalable de s’engager à ce que la justice soit rapide et utilise la comparution immédiate quand c’est évident. Comme quand on agresse un homme en pleine rue, en plein milieu de l’après-midi, devant plusieurs témoins. Et que les coups de casque sont extrêmement violents. 


L’avocat de mon agresseur a demandé les vidéos surveillance de ce 30 août 2017 à 15h28... et obtenu le report de 7 mois du procès qui devait avoir lieu hier.


Ces vidéos surveillance :


Je les ai donc vues aujourd’hui. Quelle violence ! Quelle agressivité ! Quel effroi de revoir cela...


Ce jour-là un député de la majorité a tapé très fort sur un opposant socialiste... heureusement qu’un bon samaritain s’est interposé après le deuxième coup porté alors que j’étais accroupi...deux coups de casque = un hématome extradural, du coma, une opération en urgence, le crâne ouvert sur 15 cm...et 4 jours de réanimation. Avant de repartir ensuite à l’hôpital à bruxelles. 


Un éventuel troisième coup m’aurait il tué ? Après avoir vues ces images qui m’ont secouées je me le demande vraiment.


Mais, allez, quittons le champ du sordide et rions un peu, ou tentons au moins de sourire, on peut faire des casques des œuvres d’art. La photo envoyée par une amie en témoigne. 


Qui sait,si,  demain, « mon » casque ensanglanté ne finira pas au musée d’Orsay ? Voilà qui ferait de ce casque un objet voué à l’éternité, un rappel permanent pour bannir à jamais la violence politique. 


Au fond :


Ils peuvent tout me prendre. Mon temps. Ma patience. Mes idéaux. 


Ils ne me prendront pas mon humour. Fut-il noir. 


Ma cicatrice me démange ce soir comme si on avait déversé sur elle du poil à gratter. 


Le 7 avril sera jour de procès. Et le 10 avril premier tour de la présidentielle. Justice viendra. Enfin.



PS : merci à ceux qui commentent mon article sur ce blog ou Twitter de s’abstenir de tout propos raciste vis à vis de mon agresseur. Je condamne  toute forme de racisme. Merci. 

lundi 11 octobre 2021

« Une arabe en France » un essai à lire

 « Une arabe en France ou l’anti-racisme pour tous »


Il y a l’anti-racisme militant. Celui que j’ai pratiqué jeune militant. Je criais « F comme fasciste et N comme Nazi » dans les rues d’Aix en Provence. Ai-je réussi à convaincre un seul électeur du FN à renoncer à son vote extremiste ? Pas si sûr. 


Et puis il y a l’anti-racisme de la psychiatre Fatma Bouvet De La Maisonneuve. Un anti-racisme documenté, vécu, expliqué clairement à tous. 

Quand on a fait face aux préjugés dans son propre milieu professionnel, quand les médecins étrangers sont cantonnés à un statut inférieur par rapport aux médecins aux diplômes français, on touche le lecteur, car le propos est à la fois engagé mais sans ressentiment. Voilà une femme tunisienne amoureuse de la France qui en parle à la fois avec tendresse et sans complaisance. Car il y a des racistes en France évidemment. Mais que nous ne sommes pas ontologiquement ni structurellement racistes en tant que peuple n’en déplaisent aux indigénistes. 


Quand on regarde la société d’accueil comme Fatma avec ce regard pertinent, on ne peut que convaincre ou interpeller ceux qui ont la tentation du rejet de l’Autre. C’est mieux qu’un slogan et mieux qu une manifestation ! En tout cas ce livre oblige à réfléchir plutôt qu’à crier. 


J’ai la chance de connaître Fatma, une républicaine et féministe engagée, une ecrivain, femme de plume et femme de cœur.


Ce qu’elle dit dans ce livre sur les différents préjugés qui existent envers les femmes arabes me touche : elles ne sont pas condamnées à la soumission ou au statut de courtisane sorties des mille et une nuits ! Abandonnons nos clichés. comme Fatma je sais que Bourghiba a donné un statut aux femmes tunisiennes sans commune mesure avec celui d’autres sociétés arabes. Fatma nous rappelle cependant celles et ceux qui ont été à l’origine de ce combat. Il en reste d’autres à mener. Elle revient sur la question du voile, sans hysteriser le sujet et en expliquant pourquoi elle est contre mais pourquoi on ne doit pas systématiquement s’enflammer quand on l’évoque. 


La sagesse de cette intellectuelle me plait : elle oblige à la rencontre de l’Autre sans faux semblant, à se poser la question des différences culturelles mais aussi à poser les fondations de ce qui relient nos peuples voisins qui se côtoient et se nourrissent les uns des autres des deux côtés de la Méditerranée depuis des siècles. 


Au fond Fatma nous offre la possibilité de sortir de nous et de devenir comme elle « une arabe en France » l’espace de cette lecture que je ne saurais trop conseiller.


vendredi 8 octobre 2021

Connaissez-vous Amine El Khatmi ?

 Amine El Khatmi était hier l’invité de la librairie Filigrane. Le groupe bruxellois du Printemps Républicain s’était mobilisé pour faciliter la venue du président de notre formation associative. 


Cela faisait longtemps que je n’avais plus entendu un discours d’une telle clarté. Pour une République qui protège et émancipe, une République qui soigne et promeut la citoyenneté.


Amine a grandi dans un quartier populaire du Nord d’Avignon. Comme ma famille maternelle il est vauclusien. Il a été élu municipal et a côtoyé et vécu auprès de ces populations de compatriotes qui ont si souvent l’impression de ne plus être réellement représentées. Leur premier besoin ? Être protégés de la délinquance et que la sécurité soit assurée sur leurs lieux de vie. La violence s’exerce d’abord envers les plus pauvres et les plus démunis. Peu importe leurs patronymes, leurs couleurs de peau, leurs religions, la sécurité est la première des libertés qu’on doit leur garantir. 

Il y a pourtant une gauche petite bourgeoise et condescendante qui se fourvoie dans le wokisme et qui nous amène vers les abysses électoraux en ne parlant au fond que de race, des origines, de ce qui nous distingue au lieu de parler de ce qui nous réunit. En niant aussi les problèmes de sécurité, en les minimisant ou en cherchant des excuses sociales. Amine avance, lui,  des solutions avec force et courage. Il écrit. Il tonne aussi sur les plateaux télés face à cette gauche qui est en train de nous perdre. 

Écoutez bien cet homme de gauche républicaine. On va en entendre parler de plus en plus, de lui et de la politique



qu’il propose. 

Merci Amine.


jeudi 7 octobre 2021

Zemmour ce trafiquant de l’Histoire

Éric Zemmour a réussi à bâtir une partie de sa popularité politique sur son discours historique et sa culture. Il aurait un projet de société car il se situerait du côté de l’Histoire et pas du côté des gestionnaires du réel, techniciens de la politique sans panache.


Zemmour trafique l’Histoire et la biaise. Vichy et Petain auraient sauvé des juifs d’après lui ? La lecture de Robert Paxton m’a enseigné le contraire. Vichy a anticipé sur les demandes de l’Allemagne Hitlerienne. A envoyé des enfants périr dans les chambres à gaz aux côtés de leurs parents non par humanité mais pour se débarrasser rapidement de ce qui était considéré comme un problème, la présence de juifs Français en nombre sur notre territoire. 


Doit on minimiser l’horreur d’un Crime contre l’humanité ? 


Badinter au soir de sa vie nous rappelle que « les orages qu’on croyait emportés par le vent de l’Histoire » peuvent être ramenés par un vent mauvais. 


Inutile de crier face au vent. Il faut d’abord se protéger « des vents qui emportent tout » comme disait ma grand mère en parlant du Mistral. Notre raison, notre humanité, notre compassion peuvent souffrir d’un populisme mauvais. Hier les juifs demain les musulmans ? Méfions nous des marchands de sommeil....ils ramènent les tristes orages sur nos têtes en endormant nos consciences.


PS : une photo de la gare de Lille en illustration. On y pend des trains volontairement et librement 

 en 2021. Pourvu que ça dure 

dimanche 3 octobre 2021

Moi, Tapie m’a fait rêver

 Je les connais les professeurs de vertus, ceux qui vous diront Le Crédit Lyonnais quand vous leur parlerez de Bernard Tapie, ceux qui conchieront l’homme d’affaire sans scrupule quand vous leur direz votre admiration pour le combattant du crabe.


Moi Tapie je l’ai admiré. J’avais 19 ans et mon premier meeting politique c’était avec lui sur une estrade de la banlieue d’Aix-en-Provence, avec Alain Bombard et Edmonde Charles-Roux aussi. Oh j’ai conscience de parler d’un temps que les moins de 20 ans regardent avec l’empathie d’un cure-dent. On était en 92 et Énergie Radicale avait présenté une liste aux régionales. Face au PS ! Et j’avais voté pour eux. Un radical le Nanar. Un bateleur de foire. Un stentor capable de mettre en scène sa réussite en affaire  et de poser en sorcier de l’économie qui a des solutions pour sortir du chômage de masse. 


Comment oublier qu’il a apporté une coupe d’Europe à la ville phocéenne et que lui le petit parisien a incarné cette cité d’excès, cette cité canaille mieux que n’importe quel autre de ses enfants ? L’OM c’est Tapie pour toujours. 


Alors, ministre de la ville de Mitterrand il a soit disant abaissé la politique ? Mais parce que vous pensez que d’aller affronter Le Pen sur un plateau télé au temps de sa superbe ce n’était pas un exploit ? Le mec parlait au peuple. Non pas que le peuple soit plus con que la moyenne. Mais parce que parler fort à coups d’uppercuts rhétoriques parfois ça marque plus qu’un calcul de croissance au tableau noir. J’étais rocardien à tendance tapiste.


Je me rappelle de lui chantant le Blues du Business man, de lui en smoking avec son sourire de squale qui n’oubliait pas d’être tendre, de lui capitaine de l’équipe cycliste de la Vie Claire.


De tant d’autres choses aussi. 


Moi entre une soirée avec Stephan Hessel et un apéro avec Tapie j’aurais pris - pastis Cahouette - un moment avec ce bonhomme qui ne laissait personne indiffèrent - je n’aime pas cette expression valise mais je n’en vois pas d’autres à utiliser - 


Il savait raconter sa vie, parfois il la Romançait bien sûr, il racontait aussi « des craques » et des bobards, au fond c’était le tonton bruyant qu’on revoit pour les noces de la cousine Edwige, qu’on aimerait éviter mais qui nous ramène dans son sillage... au point que l’on finisse avec lui bras dessus bras dessous jusqu’à la fin de la nuit.


Tapie a connu la fin de la nuit. Ce mec est une étoile brillante. Il trouvera bien la combine pour faire encore parler de lui.


Merci Bernard. Ciao Président. Et à


jamais les premiers n’est-ce-pas ?