jeudi 25 mars 2021

J’ai épousé la lumière

 « J’ai épousé la lumière  »


Ce jour-là, patient, j’avais attendu la lumière pour la demander en mariage. 


Derrière un gros nuage toute de rouerie et de pudeur cumulées elle me faisait de l’œil, la coquine. 


La lumière même intensément désirée elle vient quand elle veut. C’est un chat libre et farouche, c’est une dérobade aussi fine qu’une dentelle Aubade. 


C’est en début d’après-midi qu’elle vint, au terme de ma matinée blême d’attente vaine, au milieu du salon comme en un autel sacré elle portait sa blanche mine et son voile de mariée.


Regardez-là qui s’annonce comme entourée d’anges et de mystère.


Elle inonde mon noir breuvage pris dans les rais de sa clarté, elle envahit mon monde de la sienne lueur, elle s’épanouit en voile et en rayons rendant le jour tendre et l’après-midi onctueux.


C’est le moment des épousailles venues, c’est l’heure des serments : j’aimerai ton éternité lumineuse sans faillir : de jour je te benierai de nuit je t’espèrerai. 


J’ai épousé la lumière. Elle avait un goût de café au soleil.


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