C’était mieux avant. En février il faisait froid et on allait au ski. À notre retour à la maison comme on avait pas été cambriolé on fêtait ça dignement : On organisait une raclette party géante en invitant tous les voisins. On mettait les rallonges à la table. On glissait les cartons d’invitation dans les boites aux lettres des maisons voisines. Les enfants dessinaient des cœurs sur les invits’. C’était joli. Du coup le jour J Ça sentait fort le fromage fondu dans tout le pâté de maison. J’achetais 3 kilos de charcuterie en pensant qu’il en resterait un peu pour le lendemain. Que nenni. Même pas une vieille peau de saucisson à mâchouiller. Les voisins avaient un bon coup de fourchette.
En ce temps là il faisait froid l’hiver, J’étais islamo-gauchiste et j’étais fier de l’être. Je pensais que tout le monde avait droit à la raclette et à la charcuterie. Même mes voisins musulmans qui habitaient la petite maison d’en face, que j’invitais chaque année et qui refusaient poliment mon invitation. Je ne comprenais pas pourquoi. Le fromage fondu sur la charcuterie c’est peut être pas de la grande gastronomie mais c’est d’une grande convivialité. J’insistais pas. Mes voisins musulmans ne savaient pas ce qu’ils perdaient. J’étais triste pour eux. Je les sentais un peu victimes. Victime de la malbouffe. Ou du Vegan-arianisme. Il se privait de bonnes choses et c’était parfaitement injuste. Être islamo-gauchiste c’est penser qu’on devrait pas priver un musulman de raclette. Et que si on le fait c’est cruel. Que c’est encore un coup de la race blanche et des mâles dominants.
Mon voisin albert qui a fait l’Algerie et qui s’en est jamais remis, m’a dit que j’étais con d’inviter ces gens-là à ma raclette party. Qu’ils étaient pas comme nous. Que les inviter ne me rapporterait que du malheur. D’ailleurs mes voisins musulmans m’ont amené quelque temps après des gâteaux très sucrés pour me remercier de mon invitation qu’ils n’avaient pu honorer. J’osais pas leur dire que j’aime pas les pâtisseries. Quel malheur ! J’en ai mangé un peu par politesse puis j’ai fait disparaître discrètement les autres biscuits fourrés dans trois épaisseurs de sac poubelle au cas où ils auraient eu l’idée de vérifier dans les déchets si j’avais bien tout mangé.
Mes voisins musulmans du coup m’en ont rapporté un plat entier. Pensant me faire plaisir. Pensant que j’avais tout mangé.
Mon voisin albert quand il a vu ces pâtisseries chez moi il m’a dit : « et bien boris, je savais déjà que t’étais de gauche mais là on à touché le fond. T’es carrément islamo-gauchiste ! »
J’étais fier au fond de moi. Fier d’être un islamo-gauchiste. Fier de faire semblant de manger des gâteaux trop sucrés au nom d’un cosmopolitisme patissier, fier d’inviter mes voisins musulmans pour ma raclette en me disant que même s’ils n’étaient pas amateurs de saucisson d’emblée qu’ils pourraient sûrement se régaler si ils apprenaient à y goûter. Que la charcuterie c’est de gauche finalement. Et qu’il faut respecter les choix alimentaires de chacun tant que c’est autour d’une bonne raclette arrosée de vin blanc.
Je suis un islamo-gauchiste complexé maintenant. J’ai écouté Frederique Vidal, ça m’a déprimé. J’ai compris qu’être islamo-gauchiste et rêver de convertir à la raclette la terre entière c’était mal. Je suis pas chercheur à la fac, c’est vrai. J’aurais pas du le prendre pour moi. De toute façon, chercheur, chercheur, à part un étudiant dénutri oublié sous un banc poussiéreux qu’est-ce que tu veux bien trouver à la fac ?
Frédérique Vidal je trouve qu’elle a la tête de Garcimore qui aurait avalé trop de raclette. Ça m’a rendu triste.
Quand je pense à ça ça me fait penser que mes voisins musulmans se privent de de plaisir là. La raclette. Le vin blanc. La charcuterie. Et c’est plus fort que moi. Je veux les sauver. Le goût du fromage fondu sur un jambon de parme bien rouge je crois que ça devrait être offert à tout le monde d’en profiter.
Je suis un islamo-gauchiste. Un des derniers. Y a plus de saison. Mon cardiologue me dit que La raclette c’est pas bon pour ma santé. Et je crois que les derniers islamo-gauchistes de ma race sont en train de s’éteindre. Merde alors. Tant qu’on m’oblige pas à avaler ces gâteaux secs et sucrés.... là ce serait le comble !
Je suis mal barré : ça fait des années que je n'ai pas bouffé une raclette.
RépondreSupprimerMoi pareil. En fait, je n'en ai jamais mangé ailleurs que chez mes parents, parce que mon père adorait ça.
SupprimerPersonnellement, j'ai toujours eu tendance à penser que fromages et cochonnailles gagnaient beaucoup à être consommés séparément.
Comme dirait Nicolas on préfère les cochonnes aux cochonnailles. Mais ceci est un autre débat
SupprimerQuand j’étais petite, genre 10 ans, j’avais invité ma nouvelle amie à dormir à la maison.
RépondreSupprimerElle était juive. Enfin, elle l’est toujours hein.
Elle est toujours mon amie aussi.
Hyper contente de moi, je lui sors « Devine quoi ! On a fait une raclette ! »
Et là... Hum... la gênance.
Heureusement, la viande des grisons a sauvé la soirée.
Voilà
Disons que l’avoir fait en 43 est audacieux
RépondreSupprimer😂😂😂
Supprimer(Après je t’apprendrai à « répondre » au bon endroit dans les commentaires de blog)