samedi 16 janvier 2021

Je suis si bien dedans...


 Oh je sais reconnaître les esprits grivois parmi mes lectrices et lecteurs ! Et combien d’entre vous ne sont-ils pas en pleine méprise en lisant ce titre ronflant de satisfaction. 

Pourtant elles sont bien fourrées, elles sont même accueillantes à la double pénétration. 

Je vous parle bien entendu de ma nouvelle paire de charentaise. J’y pénètre des deux pieds avec onctuosité et douceur. 

C’est dire si on est loin de l’appel du gaudelureau à jouer de son plumeau, dare dare (si j’ose dire).

C’est dire si je m’éloigne des berges de l’érotique pour aborder les rives du pratique !

Il arrive un âge où après avoir eu chaud à la plus suintante des extrémités masculines on commence à avoir froid aux bouts des doigts de pied, tout simplement.

Et après le capuchon  de latex lubrifié vient l’heure de la semelle en feutre pour glisser de mille aller retour ... sur le parquet ciré. On goûte dans la vie d’abord au patinage artistique, de double Axel en triple boucle on réinvente le Kamasutra... pour se contenter ensuite d’un programme fait de moins d’audace qui consiste surtout  à éviter le dérapage non contrôlé  grâce  à des chaussons de qualité française. 

Cachez le vié que je ne saurais voir et lavez-vous les pieds dans l’évier avant d’enfiler vos pantoufles fourrées. Il est l’heure et c’est l’âge. 

Je sais bien qu’à ce stade de ma chronique nombre de jeunes femmes crieront au suicide érotique. D’anciennes amantes voudront obtenir le remboursement de mes amours pourtant non tarifés se sentant dupées et flouées rétrospectivement. Je ne suis donc plus le satrape de l’amour, le cuirassé de la sexualité enflammée et le monstre turgescent que j’ai été.

C’est dur d’avoir été dur et à l’âge de la mollesse d’être parvenu. Enfilons-les, confinons les pieds, c’est l’épidémie du confort. Comme toutes ces dames qui préfèrent les collants au bas. « Parce que tu comprends il fait froid »...

L’achat de charentaises C’est comme cela que j’ai organisé  à vrai dire mon retrait du monde, et on sait les vertus du retrait à l’heure de amour physique ... comme en matière de chronique littéraire : 

Dans mes nouvelles charentaises, franchement livrées, je serais comme « le magnifique » cet écrivain de polar loser incarné par le Belmondo du film de Philippe de Broca. Dans mes charentaises j’écrirais des chefs d’œuvre à la Frederic Dard avec le souffle fertile que jadis je consacrais à me reproduire. Voilà le No Style au service du Style. 

Voilà donc le « charentaise Time » venu comme on pourrait le dire dans le New York Time.  

J’en étais là de ma profession de foi de nouveau Bidochon des Lettres quand j’aperçus sur ma paire de pantoufles toutes neuves une petite pastille en relief. La marque du chausson à n’en pas douter...

Et là mes yeux n’en crurent pas leurs oreilles. Car il était écrit « Le Slip français » sur mes charentaises, comme un appel textile et intime à rechausser chaussures plus adaptées à un écrivain galant homme du monde. 


Je sentis l’élastique de mon slip claquer comme par magie comme un rappel que c’est par ici que la vie se déroulait et qu’elle ne pourrait en revanche que reposer roide et suffocante dans mes  pieds chaussés et charentisés. La charentaise cimetière du désir qui transforme l’écrivain en gisant de son vivant. Que nenni ! 

Ces charentaises sont depuis rangées dans ce recoin de mon garage qui accueille l’huile de vidange usagée et les raquettes de Ping pong cassées.

Magnifique je veux rester, comme dans le film certes, mais dans de bons souliers vernis ! Qui brillent encore et qui font bander le cuir quand on les enfile.

13 commentaires:

  1. Tu as donc mis les pieds dans le slip 🤣

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  2. C’est parfaitement juste ! Si je te dis que j’ai aussi commandé deux paires de chaussettes au Slip Français ça va commencer à se compliquer !

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  3. Rassurez vous je les porte aux pieds :))

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  4. Putain tu les fais pas tes 72 ans, sérieux. Je suis estomaquée

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  5. Non mais alors tu les portes ou elles sont au garage ? J’ai pas compris 🤔

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  6. Réponses
    1. Oui ! Il faut pas ! J’ai le pied sec et naturellement peu odorant. Je n’ai pas peur de les infecter :) ça y est tu sais tout de moi

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    2. Ah oui tiens, c'était une bonne question ça!

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  7. C’est étrange mais vous êtes là 2eme personne à me demander d’écrire de la littérature érotique dans la même journée Fredi ! La bandaise papa ça ne se commande pas :)

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  8. Ca y est, je crois avoir compris d'où peut venir l'expression "prendre son pied ...

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  9. Un peu d'érotisme. Ça ne peut faire que du bien..

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