« Je suis Marguerite Duras »
Ce matin je me lève sur India Song. Quand je me dis que je me lève je vous baratine un peu. Je me suis tapé une insomnie carabinée. C’était deux heures. Je regardais le plafond. Même pas une mouche à observer. Je me disais « mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire du reste de ma nuit et que faire du coup du reste de ma vie » ? La réponse m’est venue vers 4h32. J’ai décidé d’être Marguerite Duras.
Parce que d’abord le col roulé c’est seyant. Et que même si février vous semble un printemps mars sera d’un froid tenace qui angine le cou sournoisement.
Duras elle écrivait des phrases insensées. Que j’écris de mon côté sous hypnose ou en pleine crise psychotique. Genre « elle était là. Courbée sur lui. Elle était là. Ça sentait la mort au rat sur le Gange. Elle sentait aussi sous les bras. Courbée sur lui par son désir mort au raz »
Je pense donc légitimement pouvoir écrire un nouveau roman de Marguerite Duras sous hypnose.
Duras il paraît qu’elle avait un caractère abominable. Elle engueulait sévère Yann Andrea son jeune amant qui devait vraiment l’aimer beaucoup pour supporter cette Mégère à lunettes.
Moi bien sûr je vais devoir me forcer un peu pour entrer dans le rôle. Car niveau caractère je suis quand même une crème. De celles qu’on reprend au dessert, onctueux, gentil, qui glisse sous la dent. Oui je parle toujours de mon caractère. Les épithètes vous semblent peu adaptés mais c’est parce que je fais du Duras.
Puis je suis capable moi aussi de tourner un film à Bruxelles par exemple dans mon jardin et de faire croire que ça se passe en Inde et qu’un consul est amoureux de la femme de l’ambassadeur et que ça joue du piano douloureusement. J’ai une voisine allemande avocate. Je suis sûr qu’elle serait une delphine Seyrig acceptable. Je me donnerais le rôle du consul ce qui serait la partie la plus délicate, être acteur et réalisateur c’est sûr c’est dur à assumer. Je ferai peut être appel sinon à Fabrice Etienne qui a fait le consul à Calcutta lui aussi et que comme c’est vrai il pourra rentrer facilement dans le rôle.
Ce qui me rassure dans toute cette histoire c’est que Duras on l’a jamais suffisamment dit : C’était un homme. Elle avait joué tortue géniale dans un manga japonais avec Sangoku. Ils l’avaient choisi au physique.
Je vais rentrer facilement dans le rôle. Petit rond myope. J’ai toutes les qualités. Puis j’écris un peu n’importe quoi et parfois ça donne un bon résultat. Je suis Duras donc. Voilà.
Un problème avec les mégères à lunettes ou quoi ?
RépondreSupprimerMoi mon réveil, c’est "Total Eclipse Of the Heart" de Bonnie Tyler.
Tu es ma mégère à lunettes préférée ! Et toi tu as un caractère adorable :)
SupprimerCaractère adorable… faut voir !
SupprimerAhahah
Supprimer« Elle engueulait sévère Andrea Salomé son jeune amant »
RépondreSupprimerVous êtes sûr que vous ne mélangez pas un peu tout, là ? Voilà ce qui arrive quand on écrit AVANT d'être réveillé…
(À moins que ce ne soit fait exprès… et que ce soit moi qui dorme encore plus ou moins !)
Exact ! 4 cafés plus tard c’est corrigé ! Il fallait lire en effet Yann Andrea :) merci d’avoir corrigé
SupprimerJe n'ai qu'un lointain (et douloureux, scolaire) souvenir de Marguerite Duras. Je pourrai dire, te lisant, que j'ai de nouveau essayé 😁
RépondreSupprimerÇa se lit en état d’ébriété ! Donc collégien ou lycéen c’était un peu tôt !
SupprimerMon grand-père est enterré à Duras. Je suis donc aussi un peu Duras...
RépondreSupprimerEn effet ! Nous allons monter un club !
RépondreSupprimerReste la question centrale, énigmatique au plus haut point : comment peut-on lire Marguerite Duras ?
RépondreSupprimerLa seule réponse possible est : alcoolisé
SupprimerBen de mon point de vue ; point de vue duquel tout le monde se contrefout, je vous l'accorde ; ça se lit très bien. Duras.
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