lundi 25 janvier 2021

Voir tes jambes et mourir

 « Voir tes jambes et mourir »


L’homme qui aimait les femmes c’était Truffaut lui-même. Dont on se demande parfois s’il n’a pas fait du cinéma pour dire à l’infini sa passion des femmes, lui qui aima ses actrices fétiches sans modération, orienté par son désir, lui même boussole de sa créativité.


Ce cinéroman n’est plus édité. J’ai dû le trouver via les sites de vente à distance. Le livre parle de cet homme, un ingénieur en aéronautique solitaire et sensuel, Bertrand Morane, qui multiplie les conquêtes et écrit un roman confession pour tenter de comprendre son amour des femmes. 


Geneviève, l’éditrice qui va tomber amoureuse de lui à son tour, parle du roman écrit par Bertrand Morane comme d’un livre d’histoire sur les relations hommes femmes au 20eme siècle et non comme le roman d’un Don Juan. 


Elle annonce d’ailleurs des relations plus égalitaires pour le futur, comme si Truffaut devinait que le temps des amoureux multiples était terminé, que l’émancipation des femmes était inexorable que les Casanova seraient bientôt cloués au pilori. 


Le livre et le film sont touchants, un parfum de vestige du cinéma du passé (aimera-T-on Truffaut dans cinquante ans?), avec la tendresse d’un réalisateur dont l’œuvre est autobiographique et composée de remémorations, avec aussi sa douce cruauté, vis à vis des femmes et surtout de lui même. 


Morane est un être égaré dans sa quête. Il découvre que la femme qu’il a le plus aimé est absente de son livre. Alors qu’elle est la clé de son obsession séductrice. Face à la douleur de la rupture son esprit a escamoté ce grand amour. 


Le livre, le film c’est la sensualité féminine portée au nue et sublimée. 


On se rappelle de l’ode aux jambes des femmes, ces « compas qui arpentent le globe en tout sens» ces jambes de femmes qui perdent un Morane fétichiste qui finit par choir de son lit d’hôpital pour tenter de mieux apercevoir celles de l’infirmière de garde à son chevet d’accidenté. 


Chercher la femme, voir les jambes, trouver la mort.


5 commentaires:

  1. C'est pas r'lu, tout ça, c'est pas r'lu !

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  2. C’est très décevant au niveau scènes de cul. Des scènes de jambes en forme de compas ça oui !

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    1. Si Truffaut n'était décevant que du “côté cul”, ce ne serait encore pas trop gênant. Mais il y a tout le reste…

      (J'ai revu trois des "Antoine Doisnel" il y a peu : quelle dégringolade !)

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