« J’irai cracher sur la tombe de Virginie Grimaldi »
Hier je me suis fait censurer puis exclure d’un groupe littéraire fort couru :
« La fureur de lire » c’est plus de 14000 inscrits et jusqu’à 300 posts par jour. Une mine !
Mon crime ? Avoir écorné la réputation d’une des auteurs chouchous du lieu, la spécialiste du best seller Chichiteux que même ta grand-mère trouve gnangnan : Virginie Grimaldi.
Notez que je n’ai rien contre Virginie Grimaldi. Mais que je n’ai rien pour non plus. Je n’exclue pas un jour de la lire. Par exemple en cas de fin du monde quand, bloqué au fond d’une cave humide je n’aurais plus que « il est grand temps de rallumer les étoiles » sous la main. Et que j’aurais suffisamment de stock de PQ pour ne pas succomber à la tentation de sacrifier quelques pages du roman sur l’autel de l’hygiène de mon fondement.
Non je n’ai rien contre Virginie Grimaldi :
Je n’ai rien contre les hortensias nains et ne nourris aucune animosité contre ces mollusques visqueux et placides qu’on appelle « les concombres de mer » mais qui ressemblent en réalité, toute pudeur mise à part, à de gros étrons.
Autant dire que je n’ai vraiment rien non plus contre Mme Grimaldi ni contre le censeur anonyme (et vraisemblablement petainiste priapique) qui m’a lourdé du groupe sans un mot ni un réquiem.
Mon post avait eu le malheur d’être populaire. 400 like et une avalange de commentaires criant au génie drolatique. Je voyais déjà des lectrices émues me réclamant mon adresse postale pour m’envoyer leurs derniers manuscrits. Des histoires de femmes de province sentimentales cherchant l’amour outre Quievrain avec un farceur chauve et poilu. Les sous-vêtements usagés auraient suivi par Chronopost. Car il faut bien donner un parfum à la romance épistolaire.
J’ai donc été censuré. Finies les correspondances amoureuses prometteuses. Finis les chronopost sentant la rose.
Ce matin je suis entré dans la légende des grands crucifiés de la littérature, entre Boris Vian et son « j’irai cracher sur vos tombes » et Baudelaire et sa condamnation pour outrage aux bonnes mœurs pour les poèmes licencieux des Fleurs du mal.
Crucifié, vilipendé, à demi-humilié par ce concombre de mer de Grimaldi, ma plume vigoureuse et acide bande encore.
Tremblez furieux de la littérature vous êtes tombés sur plus jobards que vous !
PS : au coin du feu je vous livre la réponse de la modératrice qui est arrivée avec beaucoup de retard alors que sur le forum des lecteurs une petite fronde a lieu pour dénoncer mon exclusion
Hum ça se discute. Tu sais, j'ai traduit pas mal de romans dits sentimentaux, et j'ai un peu mis d'eau de rose dans mon vin (beurk). On peut certes s'attrister du règne de la médiocrité mais lire Marc Lévy ou Grimaldi ou Werber c'est parfois un marchepied vers autre chose, un début, une ouverture (oui je suis naïf). Et en même temps, je rage quand je lis par hasard le 1er roman de Alex Lutz et le trouve inachevé et truffé de fautes de français : arg, la maison (tentaculaire) Gallimard aurait-elle sacrifié ses correcteurs sur l'autel du productivisme ? Ceci dit, ton post avait le mérite de nuancer la foule d'admiratrices transies de VG.
RépondreSupprimerJe lis du Musso. Pour comprendre la recette narrative du succès. Car on ne peut reprocher à un auteur d’avoir des dizaines de milliers de lecteurs. Personnages en forme d’idéaux types, narration fortement scenarisee et ressorts narratifs déjà éprouvés, dans le cas de Musso c’est de l’artisanat habile. Dans mon post sur ce groupe je dénonçais en réalité les participants au forum incapables d’aligner deux lignes explicites pour dire pourquoi ils aiment un auteur ou un livre. Avec l’âge on devient moins démocrate avec ses contemporains. Et personnellement quand je lis de la merde j’aime l’assumer crânement :-)
RépondreSupprimerVoilà un peu mon état d’esprit :) merci de ton commentaire en tout cas !
Première fois que j'entends parler de cette donzelle, et c'est une ignorance que j'entends bien prolonger indéfiniment.
RépondreSupprimerEncore, si elle avait signé Virginie de Monaco, je ne dis pas ! Mais Grimaldi, franchement…