jeudi 6 mai 2021

Giono c’était pas un zozo


 


Enfant j’ai lu Giono dans la Pléiade. C’était bien simple : c’était le seul Pléiade qu’on possédait à la maison. Ses œuvres complètes. Une sorte de talisman le Giono. Un temple méridional. Mon grand-père instituteur comme mon père conseiller d’éducation le vénéraient et en avaient fait le viatique d’une éducation sudiste et littéraire.

Bien sûr avec un tel fardeau de lecture, une telle pression émotionnelle et familiale, j’aurais pu être dégoûté de l’écrivain. Ce fut pire que ça. Giono avait la couleur chromo de mon adolescence, ses paysans, ses rémouleurs, ses patres et ses collines âpres peuplées des songes du dieu Pan, me semblaient appartenir à mon passé révolu.


J’ai remisé Giono au placard pendant trente ans. Il appartenait à cette antique Provence qui gît là-bas avec mes souvenirs d’enfant et dont on retrouve des pincées de tendres souvenirs sur la tombe de mon grand-père. 


Et puis soudain le miracle. Une amie me met Colline en main, me dit son émerveillement, elle pourtant fille du Nord de la France est devenue provençale sous la plume solaire.... et voilà qu’à mon tour je me pâme : Giono immense écrivain. Dans ce roman c’est le conte merveilleux qui s’impose : ces paysans isolés dans un hameau de la montagne de Lure vont faire face à d’étranges phénomènes inquiétants transformant ce coin isolé en un monde clôt menacé par une nature hantée. 


Hantée la Provence ? Ou est-ce le Mistral qui rend tout le monde fada ?


Quoi qu’il en soi hommage à Giono. Pour la rime facile, Giono pas du tout zozo. Giono une pépite dorée sous le soleil méridional

3 commentaires:

  1. Eh bien, voilà un écrivain auquel je suis définitivement fermé ! Quand j'étais jeune, les trucs "poétiques" du genre Colline, Un de Baumugne, Regain m'emmerdaient déjà prodigieusement. Récemment – et moi aussi dans la Pléiade… – j'ai retenté ma chance avec Le Hussard sur le toit : abandonné, sans doute définitivement, au bout d'une centaine de pages.

    Comme dirait l'autre : quand ça veut pas, ça veut pas.

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    1. Bien sûr que je peux comprendre que l'on puisse être hermétique à l'apparente facilité de lecture de quelques-unes des œuvres de Giono, mais Le hussard ! Quand même ! Vous pourriez faire un effort mon cher Didier.
      Rien que pour ces deux scènes

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    2. Mais j'ai fait des efforts ! Je m'étais même acheté deux ou trois volumes de Pléiade, pour les faire…

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